< Les Enfants de Tsiro

Les Enfants de Tsiro

Témoignage de Gwendoline (suite)

J'ai commencé à observer un peu le fonctionnement. Je n'ai pas encore pu réellement me plonger dans les différentes tâches car ce sont les vacances. Il n'y a pas beaucoup d'enfants présents à jouer. La bibliothèque n'est pas ouverte et les gens sont assez occupés avec Pâques. J'ai offert 2 petits chocolats à chacun ce matin pour Pâques et je leur ai raconté la tradition des oeufs de Pâques. Les garçons étaient tout contents et Olga aussi d'ailleurs qui raffole du chocolat !

Voilà pour les nouvelles ? Merci de m'avoir « intégrée » dans votre association car c'est vraiment génial ici. Je pense que je vais beaucoup plus apprendre des gens que l'inverse, ou moitié-moitié. J'ai déjà versé mes premières larmes (pas de tristesse du tout !)

Veloma !

2 avril 2013

Témoignage de Gwendoline (après son retour)

« Madagascar est un pays dont on tombe amoureux, et ce, dès sa première visite » A quelques mots près, c'est ce que m'a dit une des personnes avec qui j'ai été amenée à travailler lors de mon séjour à Tsiro, peut-être se reconnaîtra-t-elle ?

Cette phrase est restée, gravée en moi. C'est jolie et facile à dire, une phrase que tout le monde pourrait prononcer. Elle n'est cependant pas anodine. Elle reflète exactement ce que j'ai ressenti durant mes 7 semaines de mission. Je suis tombée « amoureuse » de ce pays, et en particulier des enfants de l'association. Ces gosses sont géniaux. Ils sourient sans cesse et pas n'importe quel sourire, un sourire à la « Julia Roberts » comme je l'appelle. Ils m'ont ainsi appris à ne pas sourire avec la bouche mais avec le cour.

Donner un sourire, c'est magnifique.

La joie de donner sans attendre de recevoir en retour.

Donner parce qu'on se sent bien, que l'on est heureux, qu'on souhaite montrer à quelqu'un que l'on est ravie d'être avec lui.

« Vous avez l'heure et nous, on a le temps » Un proverbe que je connaissais déjà que m'a rappelé une des institutrices de l'association, Nive. Un petit bout de femme de 30 ans, une enseignante géniale. Elle écoute les enfants, elle est alerte, s'implique dans son travail et reste toujours motivée, malgré les conditions de vie difficiles.

Le jour de mon arrivée à Tsiro, j'ai à peine eu le temps d'ouvrir la portière de la voiture, que Rebecca (une autre bénévole française) et 3-4 petits « loulous » accrochés à ses bras, ont couru vers la voiture, en criant mon prénom (qu'ils prononçaient très bien d'ailleurs). Je suis arrivée pendant les vacances de Pâques. Il a donc fallu attendre une bonne semaine avant que je vois tous les enfants de l'association. Le jour de la rentrée, ils ont organisé un petit spectacle rien que pour moi : une succession de chants et danses malgaches. Les mamans des écoliers étaient également présentes et ont aussi dansé pour mon arrivée. Il faut savoir que certaines d'entre elles mettent plus d'une heure à venir à l'école et que, pendant ce temps, elles ne travaillent pas, ni à la maison, ni à l'extérieur.

Je ne peux pas vous raconter l'intégralité de mon séjour en quelques lignes. Sachez en tous cas que ces enfants ont besoin de vous. Pourquoi ?

Ils ont faim.

Comme le dit ce proverbe africain, « Il est difficile à un homme rassasié de croire qu'un autre a faim ». Et pourtant ! Le repas distribué le midi à la cantine de l'école, leur permet d'avoir à manger au moins une fois par jour. On m'a raconté que lors des premiers repas, les enfants mangeaient même la peau des bananes. J'essayais de me battre et de faire comprendre aux mamans qu'il est aussi important de les emmener voir le médecin de l'association lorsque les enfants sont malades mais c'est loin d'être aussi simple.

Lorsque l'on a faim, on ne pense qu'à manger et à rien d'autre. Se soigner paraît dérisoire. Tous les matins, pour ces mamans, c'est le même rituel. Que faire aujourd'hui pour pouvoir nourrir la famille ? Un des enfants a subi une incision du pied gauche. Il s'était « simplement » enfoncé une écharde dans le pied. L'infection s'est aggravée, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus poser son pied à terre. Mais aucune plainte, aucune larme. Le médecin de l'association a essayé de comprendre pourquoi la maman n'était pas venue consulter plus tôt. Et dans ces cas-là, c'est toujours la même réponse. Elle voyait bien que son fils avait mal et ne marchait plus correctement. Mais pour venir voir le médecin, il lui fallait marcher 2h aller et 2h retour, attendre encore une ou plusieurs heures, le temps que son tour arrive, sans oublier de passer à la pharmacie et de retourner voir les soeurs pour faire un compte rendu. Au total, presque une journée « gâchée » si l'on peut dire. Une journée sans qu'elle puisse travailler pour nourrir sa famille.

Un des défauts qu'on pourrait reprocher à cette population malgache est leur lenteur. Pas facile pour nous, français, stressés et entraînés à toujours aller plus vite de s'adapter au changement de rythme. Comme ils disent là-bas, « Moura moura » : doucement, doucement. Prendre son temps. C'est ce qu'ils m'ont appris là-bas : la douceur de vivre et apprécier les petites choses simples de la vie quotidienne :

- fabriquer des hélices d'hélicoptères avec des feuilles d'arbres.

- ou des colliers et boucles d'oreilles avec des fleurs ramassées au hasard,

- rester assis sur les marches de l'école et regarder le coucher du soleil,

- s'éclater une heure durant à faire le concours de la plus grosse bulle de savon !...

Merci de soutenir l'association.

Gwendoline

Retour