Les Enfants de Tsiro

Extrait du blog de Gwendoline

La santé :

Ça y est, c'est l'heure de la rentrée. Les vacances de Pâques sont terminées et les enfants retournent à l'école. La reprise a été avancée de quelques jours. Il est préférable de commencer plus tôt car nous sommes ainsi sûrs qu'ils mangent au moins une fois par jour, le midi à la cantine, qu'ils se lavent. Certains souffrent de malnutrition, otites, infections cutanées, abcès, plaies, strabisme, sans compter les maladies non-déclarées comme le paludisme, la tuberculose, les pneumonies, etc. Ce qui me choque le plus ce n'est pas tant qu'ils soient touchés par toutes ces affections, mais la façon dont ils les supportent.

Ces petits enfants malgaches ne se plaignent jamais. Tout va toujours bien pour eux, ils sont très « forts et courageux » comme me disait une institutrice. « La résignation » est un peu le maître mot ici. S'ils ne vont pas bien, il n'y a rien à faire à part, prier puisque tout ce qui leur arrive est la volonté de Dieu et de lui seul et rien, ni personne ne peut aller contre cette volonté. Alors à quoi bon consulter un médecin ? Ils vivent au jour le jour et ne se préoccupent que de trouver la nourriture pour la journée. S'ils devaient aller voir le docteur, où l'attente est très longue, ce serait du temps perdu pour travailler et donc, pour la recherche de quelques aliments à partager.

Nous avons pourtant la chance d'avoir un médecin malgache à Tsiro, membre de l'association, qui ne fait pas payer les consultations des enfants mais ce n'est pas suffisant. Les malgaches vont voir le médecin, seulement lorsque leur état devient très grave, c'est-à-dire, proche de la mort. Il ya 3-4 semaines, un petit d'une autre école de Tsiro, est mort du paludisme et du manque de nourriture qui l'empêchait sûrement de combattre la maladie.

On a envie de tous les aider, de les emmener voir les médecins un à un, de leur donner au moins de quoi manger tous les jours mais c'est très difficile. Certains enfants ne vont pas à l'école, puisqu'ils doivent aider leurs parents à travailler et à trouver de quoi manger pour la journée. Alors, s'en suit, le manque d'éducation et des conditions de vies très difficiles, à cause du manque d'affection et des parents parfois alcooliques et/ou violents. Sour Eugénie, m'a racontée que plusieurs familles sont venues la voir aujourd'hui, dont un papa qui a emmené son enfant atteint d'une pneumonie qu'il a fallu emmener d'urgence à l'hôpital et une maman qui est venue la supplier de lui donner de quoi manger car cela faisait 4 jours qu'elle et ses enfants n'avaient pas mangé.

L'un des enfants avait une infection au pied depuis plusieurs semaines déjà. J'avais remarqué dans la cour d'école qu'il boitait, ce qui ne l'empêchait pas de courir pieds nus avec tous les autres enfants. J'ai regardé ça d'un peu plus près et voilà le résultat : une magnifique plaie ! Comme je vous l'ai déjà expliqué auparavant, sa famille est très pauvre et n'a pas de quoi se nourrir. Sa maman avait déjà constaté sa plaie mais ce n'était pas sa priorité. Au final, il a du se faire inciser cette partie malade sinon l'infection aurait pu se propager et se cancériser. Normalement, ces petites chirurgies s'effectuent à l'hôpital mais heureusement, nous avons un Docteur au sein de l'association qui accepte de soigner tous nos petits loulous gratuitement. Sinon, sa plaie n'aurait jamais été soignée. Je vous laisse imaginer le résultat dans 5 ans.

Les volontaires de l'été dernier ont beaucoup travaillé avec les enfants sur l'hygiène et ça fonctionne plutôt bien. Quand ils arrivent à l'école, les petits loulous se lavent les mains, le visage et les dents. Ils le font très bien et comme toujours, avec le sourire. Je n'ai pas grand-chose à corriger de ce côté-là, pour le moment en tous cas. Par contre, je vais essayer d'introduire, avec les institutrices, dès la semaine prochaine, le nettoyage des ongles. Ils sont vraiment super sales et finissent toujours dans la bouche. Eh oui voyons : je me gratte le nez, les oreilles (très sales), je ramasse la nourriture tombée par terre, (c'est tellement plus facile qu'avec la cuillère !), et hop dans la bouche !

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