Les Enfants de Tsiro

Témoignage d'Antonin (suite)

Cette visite « improvisée » a été une évidence dès mon arrivée à Madagascar. En très peu de temps, l'île Rouge révèle sa richesse animale, végétale et géologique. Il ne faut pas longtemps non plus pour s'apercevoir que le peuple malgache, porte naturellement des valeurs humaines fortes, simples, bousculant les habitudes de communication des « Vazaha ».

La détresse humaine d'une majeure partie de la population semble parfois surréaliste, quand on constate la richesse des territoires. L'absence des institutions et infrastructures pousse des enfants, adultes et personnes âgées à lutter chaque jour pour la survie. Difficile donc de rester insensible à ce constat, de tracer son chemin touristique sans participer aux efforts des hommes et des femmes, de Madagascar ou d'ailleurs, qui se démènent pour freiner le chaos social de ce magnifique pays.

C'est en échangeant avec Aurélie (la fille de Marie-Claude.) que j'ai eu connaissance de l'association. Emballé par cette petite structure, je me suis donc rendu à Tsiroanomandidy, sans en savoir davantage sur ce que j'allais y trouver, ni sur ce que je pourrais apporter à la vie de l'association.

Chaleureusement accueilli chez Olga et Innocent, j'ai tout de suite été plongé dans le quotidien de l'école. Impressionné par le travail effectué sur place par les membres de l'association et les Soeurs, j'ai pris part aux activités scolaires : le matin en apportant un soutien aux activités ludiques (rappels de vocabulaire, jeux de construction, jeux de logique, etc.) ; l'après-midi en animant les activités sportives (football, basket) et collectives (chants, danses).

En concertation avec Mme Perline et Marie- Emmanuella (nouvelle institutrice), j'ai pris part à la vie de la bibliothèque (toute équipée !) où les activités matinales ont été complétées par des séances de lecture (groupes de 10 enfants). Nous avons aussi réussi à mettre en place la projection d'un dessin animé (KIRIKOU), solution alternative pour développer la communication en français. Cela a été une réussite, ce qui nous a poussés à poursuivre sur ce même thème en mettant à la disposition des enfants des coloriages évoquant les étonnants personnages de ce bijou animé : succès garanti !

Mes impressions :

Dès l'entrée dans l'école, les enfants se sentent encadrés. Ils se laissent facilement emportés par les enseignements, où ils s'évadent et renouent avec une attitude enfantine habituelle.

Malgré une communication difficile (les enfants parlent principalement malgache), l'échange se fait naturellement. Chaque participation de ma part s'est toujours soldé par un retour extrêmement positif, comme toujours, dans la joie de vivre et le sourire.

En ayant pris connaissance de la situation avant la création de l'association, il est clair que le quartier et les enfants ont vu leur quotidien profondément modifié.

Dans l'école, les enfants sont encadrés et plongés dans une ambiance scolaire prometteuse pour leur réinsertion dans le système scolaire public.

Dans le quartier, le terrain de foot et le terrain de basket jouent également un rôle majeur dans la vie locale : enfants, adolescents et adultes peuvent se retrouver pour partager des moments agréables, dans une ambiance détendue.

Le travail effectué jusqu'à présent répond aux besoins des enfants. D'ailleurs, les parents font régulièrement un retour très positif auprès des acteurs de l'association. Enfin, il existe encore un potentiel de développement des activités scolaires et de l'apprentissage du français, ce qui est plutôt bon signe pour l'avenir de l'association !

Avant de mettre un pied dans l'association, je savais que j'allais vivre une expérience nouvelle, enrichissante. Sans trop d'assurance, je pensais malgré tout pouvoir apporter quelque chose à la vie de l'école, ce qui s'est finalement avéré être le cas. Mais j'avais sous-estimé les rapports humains, qu'il est possible de vivre sur place. Une suite de rencontre et de partage dans la simplicité, une expérience personnelle unique que je conseillerai à toute personne hésitant à se lancer dans ce type d'expérience.

Octobrebre 2011

Antonin

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